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Retour sur l’affaire du parieur accusé de blanchiment d’argent

Parmi les affaires retentissantes dont je me suis occupé au cours de ma carrière d’avocat, j’avais évoqué le procès de ce parieur accusé de blanchiment d’argent par son bookmaker en ligne. Vous avez été nombreux à me demander plus de détails concernant cette affaire ! Cela m’a plutôt surpris dans un premier temps, mais il est vrai que le pari sportif a pris une nouvelle dimension en France au cours de ces dernières années. Je vais donc revenir sur cette affaire qui a créé un antécédent dans l’Hexagone. Le prévenu L’homme était âgé de 37 ans et se trouvait au chômage. Il était connu pour des faits de petite délinquance au cours de son adolescence. Il avait notamment été arrêté pour possession de résine de cannabis et pour vandalisme sur la voie publique. Le prévenu était inscrit sur un site de paris sportifs depuis plus de deux ans. Comme le répète ce guide sur les paris sportif en Suisse, les prises de jeu doivent s’effectuer de manière responsable. Le plaignant Il s’agit du bookmaker en ligne sur lequel l’accusé était inscrit. Cette société a acquis une réputation flatteuse à l’échelle internationale dans le domaine du pari sportif. Si vous avez l’habitude de parier en ligne, vous connaissez forcément cette grande enseigne dont les publicités passent régulièrement à la télévision. Malgré son chiffre d’affaires florissant, cette plateforme estimait que le manque à gagner était suffisamment énorme pour porter plainte contre son ancien membre. Les faits Le bookmaker accusait le parieur d’avoir blanchi de l’argent en passant par son site. L’homme déposait entre 1000 et 5000 euros par jour, sans apporter de garanties financières suffisantes si l’on excepte les relevés de son compte en banque. Il effectuait chaque pari avec une mise minimum de 1000 euros et semblait n’avoir aucune logique quant aux sports ou aux compétitions qu’il privilégiait. Au départ, le bookmaker craignait d’ailleurs que le prévenu souffrait d’une addiction au jeu. Le verdict La cour a reconnu le parieur coupable de blanchiment d’argent en s’appuyant sur des preuves tangibles. En effet, l’homme effectuait ses dépôts via un virement bancaire et retirait ses gains par le biais d’un portefeuille électronique. C’est à partir de cette affaire que les bookmakers en ligne ont été obligés d’instaurer la règle suivante envers leurs membres : la méthode de paiement utilisée pour les retraits doit être la même que celle utilisée pour les dépôts. De son côté, le prévenu a écopé d’une amende de 1000 euros et de 2 ans de prison avec sursis, avec interdiction définitive de s’inscrire sur un site de paris sportifs.

Les affaires les plus mémorables au cours de ma carrière d’avocat

Après de longues années d’étude, j’ai finalement embrassé la carrière d’avocat. Cela fait maintenant plus de dix ans que j’exerce cette profession avec la même motivation qu’à mes débuts. Pour tout vous dire, je me suis rapidement spécialisé dans le droit du travail et dans tout ce qui touchait au blanchiment d’argent. Au cours de ces dix dernières années, j’ai vu passer de nombreux dossiers sur mon bureau. Certains m’ont permis de gravir les échelons du barreau tandis que d’autres sont restés gravés dans ma mémoire pour diverses raisons. Je vais ici vous présenter quelques unes de ces affaires inoubliables ! Affaire n°1 : le patron est le beau-père de l’employé Il s’agit de la première affaire que j’ai traitée, ce qui explique sa présence dans le classement. Un employé d’une boîte de communication est venu me voir après avoir été licencié soi-disant pour faute professionnelle. L’homme était convaincu qu’il y avait anguille sous roche, et pour cause : il sortait avec la fille de son patron. Lors de l’instruction, la vérité éclata au grand jour : soupçonnant son gendre d’être infidèle, le patron avait engagé un détective privé pour le prendre en flagrant délit, chose qui arriva au bout de quelques semaines. L’employé avait une liaison avec la secrétaire, ce qui incita le patron à le licencier sans aucune raison valable. Affaire n°2 : le parieur se comportait étrangement On peut se demander à quel moment les paris sportifs sont venus interférer dans mon travail. Cela n’a pourtant rien de surprenant lorsque l’on connaît les habitudes de certains parieurs vis-à-vis des bookmakers en ligne, notamment en ce qui concerne le blanchiment d’argent. Dans le cas présent, un site de paris sportifs avait déposé plainte contre l’un de ses membres. Celui-ci effectuait de nombreux paris chaque jour et dépensait en moyenne 1000 euros par mise ! En réalité, ce parieur blanchissait de l’argent et le bookmaker s’en est aperçu en constatant que la méthode de paiement utilisée pour les dépôts n’était pas la même pour les retraits. Affaire n°3 : l’homme jugé s’enfuit du tribunal S’il ne s’agit pas d’une affaire dont je me suis occupé personnellement, elle reste forcément gravée dans mes mémoires. Ce jour-là, je sortais d’une tentative de conciliation avec une entreprise et deux de ses anciens employés quand soudain, je me suis retrouvé nez à nez avec un homme armé. Condamné à 20 ans de réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre d’un policier, cet homme avait tout prévu en se faisant livrer une arme par un complice. L’échange a eu lieu dans les toilettes juste avant le début de la séance et à l’annonce de son verdict, l’homme a pris en otage son avocat avant de prendre la fuite et donc de croiser mon chemin. Il fut finalement retrouvé au bout de quelques semaines. Affaire n°4 : le restaurateur filme ses employées C’est une affaire assez sordide qui est arrivée sur mon bureau il y a de cela un mois. Quatre serveuses sont venues déposer une plainte contre leur patron en raison d’un comportement déplacé. Les faits reprochés étaient suffisamment accablants pour inculper l’accusé. L’homme de 57 ans, marié et père de trois enfants, avait dissimulé des petites caméras près des douches et à l’intérieur des rouleaux de papier toilette. Il ne retenait ensuite que les extraits qui concernaient des femmes et créait des vidéos pour son usage personnel dans un premier temps, puis destinées à Internet. Le restaurant a évidemment fermé et le restaurateur a été placé sous les verrous.